Post | April 2023 | Lent 2023 | 4 min read

Sauterelles et miel sauvage Partie 7 : VOYEZ ! (Jn 1,29 et 36)

Written by Fra' Georg Lengerke

Chers amis,


Pendant le Carême 2021, nous avons proposé en Allemagne un itinéraire spirituel à travers le Carême pour les membres de l'Ordre, les jeunes et les œuvres. Il s'intitulait "Sauterelles et miel sauvage" (Mt 3,4) - Jeûner avec Jean-Baptiste. Grâce à Emilie Verbeken, ces impulsions hebdomadaires ont également trouvé un écho en Belgique. C'est ainsi qu'est née l'idée de proposer et de publier les méditations de jeûne sur Jean-Baptiste pour les personnes intéressées dans d'autres pays. Je remercie chaleureusement Emilie Verbeken et Florentine Haeusgen pour cette idée et sa réalisation - surtout pour la traduction de l'allemand vers le français et l'anglais. Ce serait bien si, de cette manière, notre Saint Patron pouvait nous aider à vivre une période de conversion fructueuse.

A tous un temps de Carême béni et un renouveau de l'âme et du corps,


Fra' Georg Lengerke


Une des paroles de Jean le Baptiste concernant Jésus est sans doute la plus souvent présentée et citée : « Ecce Agnus Dei » - « Voici l'Agneau de Dieu ». Par deux fois, Jean fait référence à Jésus qui passe par cette parole (Jn 1,29 et 1,36).


Pour les Juifs pieux, c'était un mot clé. Jean identifie Jésus de Nazareth à l'agneau qui a été égorgé lors de la Pâque avant la sortie d'Égypte. Jésus accomplit ce dont l'agneau de la Pâque en Égypte était déjà le signe précurseur : que nous soyons libérés non seulement de l'esclavage politique, mais aussi de la domination de l'étranger à Dieu (le péché) et de la mort. Il est « comme un agneau qu'on mène à l'abattoir », dit Isaïe à propos du serviteur de Dieu (Is 53,7). « Regardez ! », dit Jean le Baptiste, en désignant Jésus et en même temps en dépassant le moment présent. Ses disciples suivent Jésus et voient qui est l'Agneau de Dieu, que Jean a précédé et en qui Dieu se montre aux hommes en tant qu'homme.


Comme un écho au message de vie de Jean le Baptiste et comme une interprétation de son appel, le « Ecce ! » latin revient trois fois dans la liturgie du Vendredi saint.


1. « Ecce Homo ! » - « Voici l'homme ! » (Jn 19,5) s'écrie le gouverneur romain Ponce Pilate face à Jésus écrasé et moqué comme un roi de plaisanterie. Et il dit ainsi plus qu'il ne veut : « Voilà l'homme ! L'homme est ainsi. C'est ainsi que vous êtes et c'est ainsi que vous vous traitez les uns les autres ! » Jésus nous montre l'homme qui souffre des autres, de lui-même, de la création tombée. Il nous montre l'homme honoré par Dieu et avili par les hommes, dont la royauté n'est plus qu'un déguisement de moquerie. Et il nous montre l'homme dans le péché, l'homme maudit et séparé de Dieu. Et la réponse de la masse ne se fait pas attendre : il doit partir ! « Crucifie-le ! »


2) « Ecce servus meus » - « Voici mon serviteur », commence la première lecture du Vendredi saint, le quatrième cantique du Serviteur (Is 52,13-53,12), dans lequel le prophète Isaïe décrit, 400 ans avant Jésus-Christ, le destin du Serviteur. Les chrétiens y ont vu une prévision du destin de Jésus, qui sera tourmenté, défiguré et assassiné par les hommes. Dans sa souffrance, il s'associe à la maladie, à la douleur et à la culpabilité du monde et se donne pour les subir avec toutes leurs conséquences afin de les porter à Dieu. Dieu ne le laisse pas dans la mort, mais le sauve - et avec lui tous ceux qui, de leur côté, ont permis qu'il s'approprie leur souffrance, leur douleur et leur culpabilité.


3. "Ecce lignum crucis !" - "Voici le bois de la Croix !" Après l'Ecce homo et l'Ecce servus meus, l'Église dévoile la Croix dans la liturgie du Vendredi saint pour réapprendre à regarder. Par trois fois, elle crie : « Ecce lignum crucis - Voici le bois de la Croix sur lequel était crucifié le Seigneur, le salut du monde. Venez, adorons-le ». La Croix est le lieu de la perdition de l'homme, jusqu'où va la recherche de Dieu pour ce qui est perdu. Ici est le lieu où le Christ, « le salut du monde », trouve et sauve ce qui est la perte en devenant lui-même la perte, en s'unissant aux souffrants et aux perdus de tous les temps et de tous les lieux, faisant ainsi de la perdition de l'homme son lieu, sa place.


C'est finalement ici que le Père ne laisse pas le Fils et ceux qui lui sont liés dans la perdition. Il les éveille à la vie de ceux qui ont été trouvés, à la vie de ceux qui cherchent avec lui, à la vie sur laquelle la mort n'a plus de pouvoir.


« Voici l'Agneau de Dieu », dit Jean le Baptiste. C'est pourquoi, en ces jours saints, je demande un regard compréhensif et aimant du cœur et de l'esprit, de l'âme et du corps, afin d'apprendre à voir toujours plus Jésus - dans son don, dans mon prochain et en tout lieu où il fait de notre perdition la sienne.


Fra' Georg Lengerke


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