Sauterelles et miel sauvage Partie 2 : LE PREPARATEUR DE CHEMIN (Mt 3,3)

Chers amis,

Pendant le Carême 2021, nous avons proposé en Allemagne un itinéraire spirituel à travers le Carême pour les membres de l'Ordre, les jeunes et les œuvres. Il s'intitulait "Sauterelles et miel sauvage" (Mt 3,4) - Jeûner avec Jean-Baptiste. Grâce à Emilie Verbeken, ces impulsions hebdomadaires ont également trouvé un écho en Belgique. C'est ainsi qu'est née l'idée de proposer et de publier les méditations de jeûne sur Jean-Baptiste pour les personnes intéressées dans d'autres pays. Je remercie chaleureusement Emilie Verbeken et Florentine Haeusgen pour cette idée et sa réalisation - surtout pour la traduction de l'allemand vers le français et l'anglais. Ce serait bien si, de cette manière, notre Saint Patron pouvait nous aider à vivre une période de conversion fructueuse.

A tous un temps de Carême béni et un renouveau de l'âme et du corps,

Fra' Georg Lengerke

Un « preparateur de chemin » est soit quelqu'un qui enlève quelque chose du chemin, soit quelqu'un qui prépare le chemin. Jean le Baptiste est les deux. En lui, dit Matthieu, s'accomplit la promesse d'Isaïe d'une « voix qui crie dans le désert » : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers! » (Mt 3,3 et Es 40,3).

Jean appelle les hommes à préparer le chemin du Seigneur et à écarter ce qui fait encore obstacle à son arrivée parmi nous. Mais il y a des obstacles que nous ne pouvons pas nous-mêmes enlever. La culpabilité en fait partie. C'est pourquoi, dans l'évangile de Luc, c'est Jean lui-même qui, en tant que « prophète du Très-Haut, précède le Seigneur et lui prépare le chemin ». Comment fait-il cela ? Il souhaite « donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés ». (Lc 1,76 s.)

Avec quelques résidents de la Commanderie des jeunes de l'Ordre de Malte à Munich, je jeûne des aliments solides depuis le soir du mercredi des Cendres. Le mot-clé « jeûne thérapeutique » propose une foule de conseils utiles à ce sujet. Aujourd'hui, c'est le septième jour. Et je remarque que non seulement je suis de plus en plus reconnaissant pour la bonne nourriture qui semble aller de soi, mais que je suis également plus réceptif à beaucoup de choses qui ne m'atteignent pas autrement : des impressions sensorielles, des mots, des sentiments spirituels et des personnes avec leurs préoccupations.

Le Carême est là pour cela, pour que je devienne plus accessible à Dieu et ses dons. Jeûner signifie donc aussi me rendre disponible pour ce que Dieu veut m’être et me donner.

Jean le Baptiste est le précurseur de Jésus. Et il est aussi celui qui prépare les chemins de ceux qui le cherchent. En ce temps de Carême, vous pourriez vous demander où et comment vous souhaitez devenir plus réceptif à Dieu et à ses dons. Je voudrais rappeler brièvement trois manières comment Dieu vient à nous :

1. Dieu vient à nous dans sa parole et dans son témoignage. Si nous voulons que Dieu nous parle et parle en nous, nous devons le laisser parler. Dans la parole des Saintes Écritures, dans le témoignage de l'Église, des saints et des frères et sœurs - et dans la prière : dans l'écoute, le silence et la réponse.

2. Dieu vient dans la réconciliation et le pardon. Nous ne serons pas réconciliés avec Dieu si nous ne voulons pas l'être avec les hommes. « Si quelqu'un dit : J'aime Dieu ! mais qu'il déteste son frère, c'est un menteur », dit la première lettre de Jean (4,20). Le Carême est un « temps de grâce » au cours duquel nous pouvons chercher et trouver le pardon, l'offrir et le donner : auprès des hommes et auprès de Dieu, dans le dialogue et dans le sacrement de la réconciliation.

3. Dieu vient à nous à travers nos frères et sœurs en détresse. Dieu nous rencontre dans chaque frère et chaque sœur parce qu'il s'est uni à eux. Il nous rencontre dans les chrétiens, parce qu'ils se sont unis à lui. Et il nous rejoint à travers ceux dont il a fait siennes la vie et les souffrances, les blessures et les douleurs, l'abandon et le mépris. C'est un bon moment pour me rendre sensible à la détresse d'une personne proche de moi, pour être là pour elle et pour trouver avec elle le Seigneur qui s'est déjà occupé de sa détresse et de la mienne.

Jean le Baptiste nous aide à préparer les voies par lesquelles Dieu a promis de venir à nous en Jésus.