Post | March 2023 | Lent 2023 | 4 min read

Sauterelles et Miel Sauvage Partie 5 : TOUT OU RIEN (Mt 11,2-6)

Written by Fra' Georg Lengerke

Chers amis,


Pendant le Carême 2021, nous avons proposé en Allemagne un itinéraire spirituel à travers le Carême pour les membres de l'Ordre, les jeunes et les œuvres. Il s'intitulait "Sauterelles et miel sauvage" (Mt 3,4) - Jeûner avec Jean-Baptiste. Grâce à Emilie Verbeken, ces impulsions hebdomadaires ont également trouvé un écho en Belgique. C'est ainsi qu'est née l'idée de proposer et de publier les méditations de jeûne sur Jean-Baptiste pour les personnes intéressées dans d'autres pays. Je remercie chaleureusement Emilie Verbeken et Florentine Haeusgen pour cette idée et sa réalisation - surtout pour la traduction de l'allemand vers le français et l'anglais. Ce serait bien si, de cette manière, notre Saint Patron pouvait nous aider à vivre une période de conversion fructueuse.

A tous un temps de Carême béni et un renouveau de l'âme et du corps,


Fra' Georg Lengerke


Et si tout n'était que tromperie ? C'est la question que se posent par exemple les époux trompés depuis longtemps sans s'en apercevoir. Ou des personnes qui apprennent que le mari de leur mère n'est pas leur père. Des personnes qui disent que le sol s'est dérobé sous leurs pieds et qu'elles se retrouvent en chute libre, sans savoir quand, où et comment elles vont atterrir.


J'ai été rattrapé par cette détresse au début de la clarification de ma vocation sacerdotale et religieuse. J'étais tombé sur la question de Paul : et si la résurrection de Jésus avait été une fraude et un mensonge ? « Alors », écrit Paul aux Corinthiens, « votre foi est inutile, et vous êtes encore dans vos péchés ; et même ceux qui se sont endormis en Christ sont alors perdus ». Si nous ne pouvons rien espérer du Christ au-delà de la mort, poursuit Paul, « nous sommes plus misérables à cet égard que tous les autres hommes » (1 Co 15,17-19).

Si le Christ n'est pas ressuscité, j'aurai donc vécu en vain, comme j'ai vécu, et ma vie aurait été bâtie sur une tromperie. Tout ce qui a été abandonné pour Christ aurait été perdu et toute confiance aurait été vaine.


Une détresse similaire se dégage de la question par laquelle Jean le Baptiste, depuis sa prison, envoie certains de ses disciples à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11,2-6 ; Lc 7,19) D'autant plus que Jean n'a plus du tout le temps d'attendre. Sa vie ne tient qu'à un fil, celui des caprices d'un colérique imprévisible (cfr la semaine prochaine). Ai-j’ouvert la voie à la mauvaise personne, ai-je prêté ma voix et donné ma vie ? Tout cela a-t-il été vain ?


Plus tôt cette semaine, j'ai entendu une question similaire chez un membre de la famille âgé, qui est une femme profondément spirituelle et marquée par la foi. Elle avait accompagné dans la mort une cousine et amie qui avait elle-même parcouru son dernier chemin avec beaucoup d'humilité, de gentillesse et de patience. Et maintenant, cette amie de longue date de Jésus dit : « J'ai toujours été convaincue qu'après la mort, il y a quelque chose qui continue. Mais maintenant... Quand je m'imagine mourir aujourd'hui, je suis toute impuissante et muette et j'ai comme un sentiment de froid ». Et elle hausse les épaules, tandis que sa voix s'éteint...


Peut-être Jean n'a-t-il demandé au Seigneur que pour notre bien. Saint Jérôme suppose que Jean le Baptiste lui-même était tout à fait sûr de son fait. Il aurait transmis cette question aux disciples uniquement pour leur propre bien, afin qu'ils se convainquent eux-mêmes de la crédibilité et de la vérité de l'action de Dieu en Jésus.


La question n'est donc pas simplement un signe de manque de foi. Elle est permise et parfois même commandée : « Est-ce vraiment toi ? Ou est-ce que quelqu’un d’autre est le Christ ? » Elle doit être posée pour qu'il apparaisse où nous avons fait confiance à de faux « Christs » et pour que nous puissions nous convaincre - ou nous laisser convaincre à nouveau - de l'action du Christ dans la révélation, dans la vie de l'Église et des témoins du Christ et dans notre propre vie. Dès à présent. Et pas seulement lorsque nous serons au pied du mur.


La réponse de Jésus est courte. Et en même temps, elle est longue. Elle dure toute une vie. Jésus ne dit pas simplement : « Oui, c'est moi ! » Il rappelle aux disciples du Baptiste d'entendre et de voir ce qui se passe là, où est Jésus, et dont ils doivent parler à Jean et à tous les hommes : « Les aveugles voient de nouveau et les boiteux marchent ; les lépreux sont purifiés et les sourds entendent ; les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ». Les Juifs pieux connaissaient ces paroles : c'est ainsi que le prophète Esaïe avait promis qu'il en serait ainsi lorsque l’onction de Dieu viendrait.


Celui qui est désiré depuis le début du monde, celui qui a été promis par les prophètes est venu en Jésus. Et il est toujours à venir. La mission du Baptiste est accomplie. La suspense a pris fin. Maintenant, vous pouvez toujours l'attendre. Et l'espérer. A lui et à ceux qu'il veut aimer avec vous.


Fra' Georg Lengerke


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